Chassez le naturel et il revient au galop…
Chassez… Un lecteur m’écrivait il y a quelques jours pour me rappeler que l’être humain est un nomade depuis toujours. Je comprends mieux cette montée en popularité du caravaning parmi mes congénères maintenant. Les caravaniers sont en fait des vrais nomades. Un weekend à une place et l’autre weekend à une autre! Un festival d’un bord et un festival de l’autre!
Chassez et cueillir
Voici la définition du chasseur-cueilleur: c’est un individu qui vit grâce aux produits de la récolte, de la chasse et de la pêche. De chasseurs-cueilleurs de nourriture, les hommes sont devenus des chasseurs-cueilleurs de souvenirs, de paysages, de rencontres et de découvertes. Toutefois, l’homme a relevé d’un cran la pratique de la chasse et de la cueillette… Bien installé dans le véhicule tracteur ou le motorisé pour parcourir des milliers de kilomètres, contrairement à l’homme des cavernes, qui lui, marchait les pieds enveloppés dans des peaux d’animaux.
Allumer un feu prend une toute autre signification pour les campeurs d’aujourd’hui, bien emmitouflés et installés dans leurs chaises (il y en a même des chauffantes!) en aluminium dotées de supports pour accueillir le breuvage. Il y a peu de chance qu’un Vélociraptor vous attrape dans un camping de la Sépaq! Quoiqu’à bien y penser, un Raptor (lire ici camionnette dopée aux stéroïdes) en perte de contrôle dans un camping peut faire pas mal de dommages!
Lorsque les aventures du cueilleur-chasseur de la journée étaient terminées il rentrait à la grotte. Aujourd’hui après une longue et difficile journée à la pêche l’homme rentre plutôt dans sa caravane portée et après une bonne douche prépare les truites cueillies dans le lac qu’il dégustera avec ses invités tout en appréciant une bonne bouteille. En plus, le lendemain, il repartira avec sa grotte pour une autre journée trépidante!
Lorsque le temps de la chasse à l’orignal arrive on peut voir des roulottes stationnées à l’orée des bois le long des routes de l’Abitibi. Les chasseurs-cueilleurs sont à l’affût du moindre signe de la présence de l’animal. Pourtant même si le voyage s’avère infructueux aujourd’hui, on rentre au camp de base chaque soir pour déguster un spaghetti arrosé d’une délicieuse sauce à la viande ou une omelette au jambon. Quant à la viande d’orignal ce sera pour la prochaine fois, on en mourra pas!
C’est ainsi que l’homme moderne ressent l’appel du nomadisme dans ses gènes, et qu’il le transmet à ses enfants et que génération après génération, ce besoin de s’évader du carcan de la vie sédentaire se traduit par la pratique du caravaning. Le caravaning, un loisir qui peut cacher certains risques selon l’aptitude de ceux qui le pratique, où l’environnement peut être très hostile dans certaines situations… Vous savez ce que je veux dire? Heureusement on réussi à traverser toutes les épreuves misent sur notre route et on continue coûte que coûte à pratiquer le loisir préféré des nomades du Québec. Rien n’arrête un caravanier!
Et l’hiver?
Comment alors retrouver cet instinct de nomade lorsque l’on vit dans un pays de neige comme le Québec? Et bien il faut prendre une décision douloureuse, celle de partir! Tout quitter pour se rendre dans les contrées chaudes et humides où au risque de sa vie on chassera les moustiques, les aubaines dans les marchés aux puces et on cueillera la nourriture à l’épicerie du coin! Et seulement lorsque la température deviendra plus clémente dans le nord, que le chasseur-cueilleur reviendra pour raconter son périple et les hauts-faits qui lui ont permis de subsister pendant le long hiver.
Chassez le naturel et il revient au galop…